
Dans presque toutes les villes du monde, tard le vendredi soir ou tôt le samedi matin, si d’aventure vous passez devant un pub irlandais, vous ne pourrez qu’être frappé par les affoulements effrénés qui ont lieu à l’intérieur. Les deux principales exportations de l’île d’émeraude, si l’on omet sa population, sont certainement la noirceur de sa bière et celle de sa langue, en poésie, en chanson et en prose ; et la combinaison de ces deux éléments s’avère une bonne recette d’excès. Etant donné les représentations qui dominent, l’on serait pardonné de croire que les irlandais se résument à une joyeuse bande d’ivrognes écumant les bars de la planète. Sous cette forme bruyante de convivialité, derrière cet excès, l’on trouve le résidu de quelque chose d’autre : une tristesse certaine.