
Eduardo a publié dans Les Cahiers
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Le collage
Comme pour les couvertures successives des Cahiers, il existe plusieurs manières de "lire" les images d’Eduardo Recife, parce que les unes et les autres sont des collages, technique dont le surréaliste Max Ernst décida qu’elle était la “plus noble conquête de l'irrationnel”. Depuis, les œuvres d’Eluard, Prévert, Yokoo Tadanori, Robert Raushenberg, ne le désavouèrent pas. Le collage, c'est “l'association de deux réalités irréconciliables en apparence, sur un plan qui semble ne convenir à aucune des deux" mais dont la rencontre imprévue et soudaine, débarrassée des liens de la causalité, du raisonnement et du déterminisme, débarrassée du coeur de la technique sur lequel repose le projet de maîtrise du monde et le fantasme de son dévoilement, produit cependant une image évidente.
Il existe une définition de la magie, celle de l’abbé Migne, qui est aussi une définition du collage. Au milieu du XIXe siècle superstitieux, Jacques Paul Migne écrivit que la magie est une manière de produire ces causes merveilleuses à partir d'effets naturels.
Eduardo a illustré pour Les Cahiers
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Plénitude & songes creux
Le rêve est l’objet de tous les soupçons et de toutes les projections : le mensonge y côtoie la nature oraculaire. Trompeur, il est aussi prophétique. Pure invention de l’esprit, on cherche pourtant à en tirer des augures communes. Chaque rêve est-il unique, et chaque image rêvée perdue à jamais comme les configurations du kaléidoscope ? Ou est-il possible de tirer de l’expérience quotidienne du rêve, quelques indices sur l’âme de l’époque ?