Hélène Builly

Hélène Builly (surnommée Lue Bleylhine), née à Paris en 1979, est une affichiste et illustratrice française connue principalement pour ses collages. Après des études à l'Ecole Supérieure de communication visuelle où elle travaille sur les faits divers publiés dans le quotidien Le Monde. En 2004 elle fonde le Temple des Haches avec Cidrüd Van Alexheim, qui n'a jamais existé et perdure.
Hélène a illustré pour Les Cahiers
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Montrer sa vie à la télévision, à grands coups de banalité, fait partie du quotidien
contemporain : on aime laver son linge au grand air. Pourtant, ce trop plein
communicationnel cherche moins à cacher l’essentiel qu’il ne participe à cette nécessité
humaine qui est une véritable forme de partage : “La combustion de sa propre existence”. -
Il est une croyance commune qui nous suggère que la technique recouvre l'ensemble des objets, outils et artefacts qui nous permettent d'opérer sur le monde – c'est toute l'ambition de notre modernité. Mais il est possible qu'il n'en soit rien, et qu'il ait toujours existé une secrète continuité de la main et de l'outil, du sujet et de l'objet, et qui ferait ainsi de la technique une conséquence de quelque chose qui lui précède, qui serait le propre de l'humain, et qui anticiperait notre attraction aux objets et aux machines...
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Cet homme, dit le client, fut autrefois un riche propriétaire terrien. Le plus riche de cette région et de celles que peuvent traverser dix ans d’errance. Encore aujourd’hui sa maison est plus grande qu’un pays et son territoire est plus grand que le monde. Mais c’est aussi un vagabond à l’abri du vol et de la truanderie, car son trésor est maudit. Désormais, il souhaite qu’on l’oublie et cela le rend encore plus dangereux. Si tu ne connais pas son histoire, ce soir tu risques ta vie.
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C’était la nuit. Des bols remplis d’eau, sur les tables que nous avions sorties par les fenêtres, retenaient les étoiles et la fraîcheur. Kanykeï promenait autour d’elle des regards tranquilles. Je l’entendis qui demandait un fruit, puis elle se tourna vers moi et nous échangeâmes nos yeux. Sur le carreau d’une fenêtre, il y avait de nombreux morceaux de nappes décolorés, des mots de remerciement dans de nombreuses langues, des trigrammes et des promesses d’amour, qui dataient d’autres midis de siestes et d’autres soirs de ferveur. L’un d’eux portait son écriture. Elle s’approcha en lisant et me dit : « comme j’ai de la chance d’être déjà venue ici et d’y avoir passé une si bonne soirée ».