
Marianne a publié dans Les Cahiers
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Moutons électriques
Le changement le plus important de notre époque consiste en un glissement subreptice du
vivant vers la réification et inversement de la machine vers l’animé. À travers cette intuition de
Philip K. Dick, il est possible d’apprivoiser la nature du fake comme s’il en était un stigmate. -
L'animal dans l'assiette et sous la couette
L’amour de l’animal est ancestral et éternel. La liste de manières de l’exprimer est sans fin : l’animal est adopté, choyé, habillé, relâché, libéré, sauvegardé, filmé, photographié ; il mange avec nous, il dort au pied du lit, on le caresse, on le soigne, on lui parle. Plus encore, paradoxalement, nous aimons le manger. Nous aimons aussi qu’il devienne, de manière tout à fait occasionnelle ou alors durablement, notre amant. Ces deux dernières façons d’aimer l’animal, cette altérité fascinante, sont au coeur et à la fois révèlent l’essence de notre contemporanéité.
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Zootechnie et magie : la “vache à hublot”
Derrière chaque grand “tour de magie” se cache une technique qui sort de l’ordinaire, une innovation spectaculaire qui émerveille tout un chacun. Les hommes en société développent et nourrissent continuellement une croyance collective en une force qu’il faut dompter au risque que celle-ci inquiète le monde social organisé. Cette force suscite la fascination à la fois terrifiante et irrésistible. La créature de Frankenstein, allégorie de la force technique et magique exprime en plein l’inquiétante fascination de l’homme face à ce qu’il crée. Le monstre zootechnique, la “vache à hublot” est cette image technomagique renouvelée, actualisée des mystères du progrès.