
Rosi a publié dans Les Cahiers
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Le luxe de pouvoir auto-personnaliser sa mort
La biopolitique contemporaine, qui est le domaine de la gestion de la matière vivante, doit se comprendre non seulement comme le gouvernement du vivant, mais aussi dans sa relation avec les pratiques de la mort, également appelées "nécropolitique". La soi-disant politique de la ‘vie-même’ (Rose, 2001) contient un éventail macabre de nouvelles façons de mourir. Des désastres soi-disant naturels - tsunami, tremblements de terre, ouragans, incendies &c. – jusqu’aux catastrophes moins naturelles – attaques terroristes, détournements d’avions, accidents de voiture, viols et meurtres – notre horizon social est hanté par le sentiment précaire d’une catastrophe imminente et immanente. Repenser l’instance de la mort dans ce cadre fluctuant de désastres annoncés est un défi d’ordres autant moral que politico-théorique. Et si le luxe ultime, c3était de pouvoir choisir les termes et fixer le cadre de référence à sa propre façon de mourir.